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Maximilien Braque
net-artist
10/10/2004

 
CODEURS
il y a plusieurs choses que je ne supporte pas, mais je pense que la pire de toutes, c'est discuter avec un artiste "classique".
combien de temps il va falloir pour que le masochisme de l'apprentissage des techniques s'évanouisse enfin dans les limbes du puant passé ?
à parler avec un pianiste, un peintre ou que sais-je, on dirait qu'ils la portent comme une médaille leur putain de technique. comme si l'exploit de maîtriser son corps avait plus d'importance que celui de maîtriser son esprit et sa créativité. qui retire une fierté à se souvenir de tête de tous les numéros de téléphone de son repertoire au lieu de faire appel à sa carte SIM ? personne à ma connaissance.
alors pourquoi nous faire chier avec la soit-disante prouesse de frapper un clavier avec ses dix doigts ou se casser le cul avec des pigments de couleurs quand tout ça peut être reproduit 100 fois plus vite avec un ordinateur pour enfants ?
dans le cadre des arts numériques, il existe une tribu de déchets de l'ancien monde, branchée mais lamentablement archaïque, qui raisonnent exactement de la même manière : ce sont les codeurs. regroupés en sectes hermétiques, ils passent leur temps à s'auto-congratuler d'aligner des signes cabalistiques dont la compréhension nécessite autant de temps que l'apprentissage d'une suite pour piano de Schoenberg et non content de se faire chier eux-mêmes, ils trouvent utile de mépriser le reste du monde qui a eu l'outrecuidance de vivre au lieu de crever pour la cause.
maîtrise des interfaces ? invention ? courage ? conscience ? percussion des idées ?
vous ne trouverez rien chez les codeurs. tout au plus des milliers d'heures de déboggage. comme si des arts "majeurs" originaux, ils n'avaient gardé que le désir de souffrance, sans même plus l'excellence de l'art.
doit-on les enfermer dans une pièce secrete et les laisser concevoir les techniques qui nous permettront à nous de créer sans l'entrave de la technique ?
non, il semblerait qu'on préfère les exposer dans les centres d'art.
pourquoi pas... mais alors invitons aussi les ingénieurs qui conçoivent la peinture à l'acrylique, les fabriquants de papier sur lequel sont écrits les romans... et n'hésitons pas à remettre des prix aux cartes SIM !